Définir la raison d’être de son organisation

La raison d’être est désormais intégrée dans le vocabulaire du monde du travail. Qu’est-ce qu’une raison d’être ? Comment la définir ? À quoi sert-elle ? Faisons le tour de la question !

Qu’est-ce qu’une raison d’être ?

La Raison d’Être, c’est le grand “Pourquoi” d’une organisation. C’est ce qui la met en mouvement, le sens qu’a son existence dans le monde, dans son contexte spécifique. 

C’est d’une part la mission qu’elle remplit, mais aussi la manière particulière dont elle l’accomplit.

Identifier, co-créer, formuler la Raison d’Être d’une organisation lui permet de clarifier et d’affirmer son identité, pour ses contributeurs internes comme pour ses partenaires ou clients externes. Cela lui sert à attirer à elle les partenaires et clients dont la Raison d’Être implicite ou explicite résonne avec la sienne.

Elle est à la fois une boussole, qui permet d’ajuster ses actions, et un filtre pour prendre ses décisions. 

Définition issue du travail de Marine Simon – ADN Intelligence collective – adn-intelligencecollective.com/gouvernance-participative/inspirations/

Ressource à lire : Tout tourne rond sur cette Terre, nous sommes les seuls à l’ignorer, en particulier le chapitre dédié aux organisations. 

La méthode pour définir la raison d’être de son organisation

La raison d’être, pour être juste et ancrée dans la réalité de l’organisation, doit être définie par les membres de cette organisation. Selon la taille de la structure et son fonctionnement, elle peut être définie par un processus en intelligence collective impliquant les salariés, des membres de la gouvernance, des personnes qui connaissent . 

Sa formulation répond à la question « Qu’est-ce que notre organisation apporte au monde, au Vivant ? », elle-même est issue de deux questions :

  • Qu’est-ce j’apporte ou souhaite apporter au monde ?
  • Comment le monde vient-il chercher notre projet, notre organisation ?

C’est du croisement des réponses à ces 2 questions qu’émerge la raison d’être. Cela permet d’ajuster l’aspiration interne aux besoins externes. Ainsi, la mission et la manière dont elle est effectuée sont une rencontre entre interne et externe. Elle n’est pas uniquement ce que les membres de l’organisation souhaitent, et pas uniquement une réponse à des besoins externes. 

Sa formulation est validée avec la méthode sociocratique de prise de décision par consentement.

La formulation de la raison d’être 

Elle est formulée en une (éventuellement deux) phrase(s) qui doit être courte et claire, avec des mots spécifiques et précis. La raison d’être doit être facilement mémorisable et permettre de savoir /se rappeler pourquoi les acteur·ices de l’organisation sont là ensemble, ce qui les rassemble.

Elle permet d’intégrer plus facilement de nouvelles personnes et de leur poser un cadre clair. C’est aussi une aide au processus de recrutement, afin d’attirer des candidat·es pour qui la raison d’être résonne. Enfin, elle est appelée à être revalidée, réaffirmée, complétée avec les nouvelles personnes qui arrivent dans l’entreprise. 

Une raison d’être s’inscrit dans une logique de respect voire de régénération de l’environnement global. Idéalement, la raison d’être doit être en correspondance avec les ODD (Objectifs du Développement Durable définis par l’ONU). C’est d’ailleurs une obligation pour les entreprises à mission. 

En miroir, ce qu’elle ne doit pas être :

  • Un slogan marketing
  • Un copié-collé d’une autre organisation
  • Une « caution » verte et sociale pour une entreprise aux pratiques/missions destructrices

La raison d’être dans les organisations du travail

La raison d’être est un concept qui existe réellement depuis la nuit des temps. C’est en réalité la question première à la création d’une organisation collective, qu’elle soit entreprise, association ou autre. 

Elle est un des fondements des fonctionnements sociocratiques ou holacratiques : l’organisation définit sa raison d’être et une raison d’être est définie pour chaque sous-entité. Chacun·e une place, chacun·e sa place, chacun·e son rôle, sa mission, au service de l’ensemble. 

Elle est apparue peu à peu dans les normes et réglementations des sociétés. Le premier standard international en matière de RSE (Responsabilité Sociale et Sociétale des Entreprises) a été publié en 2010. Il s’agit d’une démarche volontaire, avec des lignes directrices autour de 7 questions centrales qui se déclinent en 34 domaines d’action.

On parle désormais de RSO (Responsabilité Sociale et Sociétale des Organisations), pour élargir le champ à toute type d’organisation, et plus uniquement des entreprises.

Une organisation qui pratique la RSO va donc chercher à avoir un impact positif sur son environnement global : la biosphère, la société et l’économie, la biosphère étant le grand tout qui permet à nos organisations d’être vivantes !

La raison d’être dans la loi

En France, la RSO est apparue avec les normes ISO, en particulier la norme ISO 26 000. En 2019, la notion de raison d’être apparaît avec la loi PACTE, dont les objectifs sont définis comme tels : 

  • La prise en considération des enjeux sociaux et environnementaux de l’activité
  • La définition de l’activité d’une société par la précision de sa raison d’être 
  • La création d’un statut d’entreprise à mission

Cette loi part du principe qu’une entreprise ne doit pas avoir pour seul but de développer une activité, avec un chiffre d’affaires et des emplois, mais doit remplir un objectif, au-delà d’elle-même, de contribution positive. Une entreprise à mission doit inscrire sa raison d’être dans ses statuts et a une valeur opposable. Le statut d’entreprise à mission engage la structure dans des objectifs suffisamment précis pour être évalués et contrôlés, notamment à travers un “comité de mission”. Son objectif global doit être de “contribuer positivement à la société et à l’environnement, via la réalisation d’objectifs qu’elle se fixe”. 

Évidemment, la raison d’être comme la démarche RSO peuvent facilement être utilisées comme “caution” pour une entreprise, qui se contenterait de “cocher les cases” d’un label ou d’une grille. Nous proposons donc de réaliser cette démarche avec un esprit critique et une vraie volonté de changement.

Les organisations du réseau ayant défini leur raison d’être

Nous avons accompagné plusieurs structures du réseau à identifier et formuler leur raison d’être. Voici quelques extraits choisis de leurs retours sur ce qu’elle permet, sur le processus à l’œuvre et la méthodologie. 

Nous vous invitons également à lire les articles détaillant précisément ces processus : 

Se faire accompagner par la MONA 

Nous proposons des accompagnements pour identifier et formuler la raison d’être d’une organisation. Ce module peut également être intégré dans une formation “Engager votre organisation dans la RSO avec la méthode MICRO”. 

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Charlotte Emery
Chargée de projets
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