Petit ramdam des tiers-lieux & des offices de tourisme

Voilà plusieurs années que nous pensons que les points communs entre offices de tourisme et tiers-lieux sont nombreux. Nous avons impulsé des réflexions collectives avec la Coopérative des Tiers-Lieux depuis 2015, notamment à l’occasion d’un bacalab organisé par l’agence régionale en 2016, puis lors de notre Grand Ramdam 2017 à travers un atelier dédié. Ce sujet a même fait l’objet d’un dossier thématique dans l’édition mai-juin 2016 de la revue touristique Espaces.

Parallèlement, nous constatons qu’il existe de nombreuses relations entre les tiers-lieux néo-aquitains et les acteurs touristiques locaux. Dans le cadre de la « Photographie des tiers-lieux » réalisée par la Coopérative en 2018, 32% des tiers-lieux déclarent recevoir des touristes ou vacanciers et 56% accueillent des travailleurs nomades. Ainsi, une dizaine de tiers-lieux développe des partenariats avec les offices de tourisme de leurs communes ou agglomérations. Majoritairement, les projets sont orientés tourisme d’affaires, mais pas seulement.

> Sondage : les tiers-lieux et vous ?

3 questions pour participer au recensement des initiatives croisées entre tiers-lieux et tourisme . : merci de votre participation !

3 questions en 5 minutes

Côté offices de tourisme, les nouveaux modes de consommation et la redistribution des organisations territoires imposent de se poser les bonnes questions : quelle stratégie d’accueil, quel accompagnement pour les acteurs touristiques du territoire, quel mode d’organisation ?

Un peu de lecture avec la revue des tiers-lieux n°3 de mars 2019 sur le tourisme, publiée par la Coopérative des Tiers-Lieux.

Deux réseaux, une rencontre

Afin d’impulser des rencontres et des projets sur les territoires, nous avons organisé le 18 janvier 2019 une journée de co-développement entre offices de tourisme et tiers-lieux, dans le bel Espace Encan de La Rochelle.

Cette journée a provoqué des rencontres entre acteurs des tiers-lieux et acteurs touristiques qui ont donné des idées de projets communs, d’offres de services. Elle a permis d’échanger sur leurs pratiques et leurs métiers. Les sujets communs sont nombreux : l’accueil de visiteurs et de travailleurs nomades, le tourisme d’affaires, l’accompagnement et la fédération des acteurs locaux, les modes de gouvernance,…

La matinée a été consacrée à des retours d’expériences et regards croisés entre tiers-lieux et offices de tourisme à travers une table ronde, suivie de la présentation du nouvel Appel à Manifestation d’Intérêt Tiers-Lieux de la Région Nouvelle-Aquitaine.

5 objectifs (accomplis) pour cette journée :

  1. Comprendre ENFIN ce qui se cache derrière le mot « tiers-lieux »
  2. Rencontrer un réseau qui nous ressemble
  3. Travailler ensemble sur l’animation de réseaux locaux : acteurs économiques, institutionnels, visiteurs, habitants
  4. Découvrir de nouvelles formes de travail et d’organisations
  5. Faire (re)connaitre nos missions d’offices de tourisme

Regards croisés entre tiers-lieux et offices de tourisme

Les offices de tourisme et tiers-lieux sont déjà en contact, travaillent ensemble à partir d’angles et d’approches très différentes d’un territoire à l’autre. 

Le tourisme d’affaires dans les territoires : Quels types de partenariats peuvent naître ? Quels sont les attendus du côté de l’office de tourisme et du côté des tiers-lieux ? L’office de tourisme serait-il apporteur d’affaires ? Delphine Empio, l’exemple de l’Arrêt Minute, coworking à Libourne (33)

Les tiers-lieux comme nouvel argument pour valoriser une destination touristique :
L’accès à la fibre ; un territoire transformé lors de l’accueil massif de touristes ; l’accueil de travailleurs nomades ; autant de nouveaux usages et de nouveaux sujets à traiter. Nathalie Wiederkehr, l’exemple de Cowork en Ré, coworking à Loix (17) & Cécile Lecoeur, Nicolas Jabaudon et Jérémy Boisson,  l’exemple d’A l’Ouest, coworking à Lacanaux (33).

Le tiers-lieu, nouveau gestionnaire du point touristique ? Isabelle Siroy, l’exemple de L’Ouvre-Boîtes, coworking à Couhé (86) et Anaïs Rouyer, l’exemple du tiers-lieu de Bègles, coworking à Bègles (33).

Les offices de tourisme qui mutent en tiers-lieu, ça ressemble à quoi ? Philippe Marmiesse de l’office de tourisme de Val de Garonne. Rendez-vous sur l’article dédié pour en savoir plus !

Le Coliving, une autre façon de travailler en mobilité ? Sonia Tebessi, l’exemple du Patio, coworking au Bouscat (33).

Stratégie d’accueil, le champ commun entre le tourisme et le tiers-lieu

Les idées…

  • il manque l’aspect alternatif dans l’office de tourisme, il y a des liens à faire pour proposer une offre complète à un néo-résident” et “côté tiers-lieux, il y a des réseaux qu’on ne connaît pas” : vers un « office alternatif » ?
  • le travailleur nomade a besoin de connaître l’offre en espaces de travail, pas uniquement au sens physique, mais de rencontre, de lieux pour manger, pour rencontrer : on doit construire une offre pour ce type de public
  • un kit d’accueil dans les tiers-lieux pour le néo-résident, co-construit tiers-lieux & OT

Au sujet de l’accueil, qu’ai-je appris de l’autre groupe ?

Côté OT : « nous avons appris que les tiers-lieux fonctionnaient très bien entre eux, avec coworkers, associations. Ils sont corporate, ont plus de liberté mais sont « tout neufs » avec moins d’antériorité. Notre réseau a nous est centenaire avec assez peu de concurrence.

Côté TL : « les OT sont en quête d’innovation, ont une vraie volonté de se réinventer : ce n’est pourtant pas dans l’imaginaire collectif ! On peut dire que notre image des OT a changée. Les OT sont aussi prêts à s’appuyer sur des habitants que les tiers-lieux ont parfois tendance à oublier ! »

Le récap’ en verbatim

Accueil, quels points communs et quelles stratégies partagées ? Ils le disent :“On est en permanence préoccupé par nos publics : qui est en face de nous ?”.

Cependant, “le fait qu’il y ait tourisme dans office de tourisme, déjà ça limite” “les fablabs, c’est pas pour tout le monde par exemple”.

Au final, on a un territoire et un public commun : le touriste est un habitant temporaire, l’habitant est un touriste temporaire. Et si on proposait un kit d’accueil pour les néo-résidents, les coworkers, les habitants d’un jour ou de toujours, adapté selon ces publics, construit avec « l’office alternatif » ?

C’est donc l’histoire d’un réseau nouveau et d’un réseau en recherche de renouveau, qui se rejoignent pour favoriser les initiatives sur les territoires et devenir accueillants pour valoriser leur territoire auprès de ceux qui y vivent et de ceux qui voudraient y vivre.

51153464_394139944466045_2623943744742752256_n
50868994_246288516251127_5218935346871402496_n
50979328_353854321880674_8390797879270178816_n
50922813_2063084640451693_3865715375240904704_n

Le titre participatif, kesako et fonctionnement

Dans cet atelier, on a parlé avec un avocat, entre un gestionnaire de tiers-lieux, des personnes qui voient les aspects juridiques comme un frein, des personnes qui souhaitent s’ouvrir sur des sujets car leurs organisations sont en pleine mutation : comment faire pour faire vivre de nos projets ? Quelle est la place des institutionnels dans les nouveaux modes de financements ?

Le droit est souvent considéré comme une barrière alors qu’il peut aussi devenir un « facilitateur à vivre ensemble ». Le titre participatif est né en 1983 : l’État permet à des sociétés d’être aidées, sur leurs fonds propres, par des tiers ou par d’autres entreprises. En d’autres termes, un tiers qui n’est pas actionnaire et n’a aucun droit de vote dans l’entreprise peut apporter des fonds à une société. C’est un mode de financement souvent utilisé par les entreprises de l’ESS, en particulier les SCOP. Il s’élargit petit à petit aux SARL.

Cela suscite votre intérêt ? La présentation sera bientôt en ligne…

La cartographie contributive comme moteur d’une dynamique territoriale

L’atelier commence par un jeu de rôle : Mélissa arrive en « one again » sur le Seignanx après avoir tiré un joker “vacances” à la coop des tiers-lieux. Elle demande à Jérôme un hébergement plutôt écoresponsable. Jérôme utilise son système, et en tant qu’expert de destination, lui préconise un camping, qui s’affiche sur la carte Open Street Map (OSM). La même chose se fait pour le restaurant, puis sur les magasins bios. Prochaine question : comment recharger la voiture électrique ?
Et louer un vélo ? On a aussi une balade. Jérôme donne l’URL de la carte à Mélissa. La carte est la base de la découverte, elle devient la base de l’information touristique.

Jérôme a une demande nouvelle (une ferme aquaponique). Il connaît la réponse, mais la réponse n’est pas sur la carte. Du coup, Jérôme va sur OSM, accède en navigant sur la carte de la région, il a la réponse, et il qualifie l’objet. Après avoir qualifié la carte, Jérôme peut l’enregistrer puis la communiquer par email à son visiteur.

La différence entre Gmaps et OSM

  • OSM peut également être imprimée
  • On peut la personnaliser avec les acteurs du territoire
  • On peut l’envoyer sur un téléphone ou un ordi dans un email
  • OSM est une base de données comme SIRTAQUi mais beaucoup plus large (notamment, en alimentant hors nomenclature TOURINFRANCE)
  • Il est ensuite possible de construire un document ou un site ou un email grâce aux différentes bases de données
  • OSM est collaboratif : on peut faire des erreurs, mais la communauté est bienveillante par rapport à ça
  • Il peut y avoir rarement du vandalisme mais il y a des possibilités d’effacer totalement les vandalismes en supprimant les contributions d’un contributeur

Et les tiers-lieux dans tout ça ?

Organiser des carto-parties, qui permettent un travail communautaire en inter-générationnel : c’est un acte extrêmement important dans sa dimension citoyenne qui permet de se réapproprier le territoire. Exemple à Floirac : on a commencé à sortir avec des enfants de 11 ans,  mais on a aussi fait de la solidarité internationale en renseignant des cartes d’une ville jumelle du Burkina Faso. Il existe la possibilité d’importer des bases de données de manière à pouvoir à informer en Open Data.

Comment s’appuyer sur une animation OSM ?

Une contribution spontanée, tel que la contribution “les offices d’initiative”. L’histoire de l’OT du Seignanx, c’est un partenariat et une histoire de rencontres. Un dossier TINA qui a permis de financer toute l’opération.

Chère Mélissa,
Je vous remercie de votre visite. J’espère que vous aurez apprécié les services de l’Office de tourisme.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers la cartographie qui recense toutes les informations évoquées lors de notre échange :
https://seignanx.carto.guide/favoris/2019melissa
Je me tiens à votre disposition pour tout complément d’information pour optimiser votre séjour dans le Seignanx.
Cordialement,
Jérôme

Comment lancer l’animation ?

Des cartoparties avec un engagement citoyen, un enrichissement personnel et de la convivialité. On trouvera toujours un geek et un amoureux du territoire (un Papi). Les outils connexes : Mapillari pour mettre de la photo ou de la vidéo.

Jérôme vous forme en 2019 pour créer une vraie dynamique partenariale autour de la cartographie sur votre territoire !

50803445_250911622489855_1502475763113263104_n
51329006_651076871976845_3405871428929585152_n
51263770_405243590035764_6003751607018192896_n
51128875_371474423678637_4846946988119293952_n
51582882_277552052913779_3869457640375451648_n
51007192_2099215196812309_5554897781937668096_n
51349600_483213235544597_8164226762289446912_n
50337255_2019891784786950_5779899178566025216_o

Tourisme d’affaires, comment créer une offre ? 

Pour les offices de tourisme, c’est une temporalité particulière : hors vacances, en semaine. C’est aussi une opportunité économique, une porte d’entrée pour le tourisme de loisirs. Pour les tiers-lieux, c’est un public cible, du coworker au séminaire. Le mixte, c’est sortir du bureau pour travailler, sortir du cadre habituel, faire du team building et formation.

Les publics : 

  • travailleur nomade : seul ou par exemple venus avec sa famille en vacances
  • groupe de voyageurs d’affaires
  • les travailleurs venus pour des chantiers, des missions sur une durée donnée

On est sur des cibles de 1 à 50 personnes. On ne parle pas des moyens et grand congrès.

Quelques exigences et attentes :

  • notion d’originalité :
    • la typologie du lieu, l’ambiance, l’atmosphère
    • le “à côté” dans les activités
    • le lien avec l’événementiel
  • expérience du voyageur : manger, dormir, travailler, s’aérer, découvrir
    • c’est simple
    • et c’est aussi complexe quand on évoque :
      • l’originalité
      • la localisation
      • l’accessibilité : rassemblement des lieux complémentaires qui fait une expérience du voyageur d’affaire. Question d’accessibilité, de connection des lieux…

Offre / formats :

  • proposer une expérience Tiers-lieux collective ou individuel (valeur humaine, chaleureuse, contre-carrant les clichés des salles blanches et conventionnelles)
  • offre pour cohésion d’équipe par des ateliers, activité de coopération, team-building, formation
  • kit séminaire : visite de lieux, hébergement, offre de restauration locale
  • recherche de l’originalité

Opportunités :

  1. capacité collective d’apporter des conseils sur des formats, des expériences inspirantes pour un individu ou des groupes de voyageurs d’affaires
  2. capacité de produire de nouveaux produits pour l’individu ou le collectif
  3. intégration des TL à des réflexions comme des clubs affaires (ex cdt landes) et vice versa avec l’intégration des acteurs tourisme aux groupes de réflexion Affaires des TL (ex des travaux avec les TL de Charente-maritime)
  4. s’appuyer sur des structures facilitatrices pour créer les opportunités, voire financer comme des Pays / PETR ou encore des OT pou mettre en réseau
  5. s’intéresser davantage au travailleur nomade et petits groupes pour faire des destination inspirante et originale pour un voyageur d’affaire

Bientôt la revue des tiers-lieux sur le sujet ! Restez en veille !

> Le programme du Petit Ramdam des Tiers Lieux Tourisme

Tout le détail de la table ronde et des ateliers.

Télécharger le programme complet