L’évolution des offices de tourisme mobiles

Si 1 à 3 voyageurs sur 10 poussent la porte de l’office de tourisme durant son séjour, cela veut dire que nous passons à côté de 7 à 9 d’entre eux. Une stratégie globale d’accueil sur la destination est une des réponses efficaces pour relever ce challenge de l’accueil hors les murs. C’est le Schéma d’Accueil et de Diffusion de l’Information. Les services sont nombreux pour répondre à cette stratégie notamment pour mailler le territoire et impliquer les partenaires privés. L’un des services possibles est l’office de tourisme mobile. A pied, en vélo, en camion, en segway, à cheval… les formats ne manquent pas. L’idée n’est pas neuve mais s’adapte plutôt bien à la nécessité d’être présent au bon moment et au bon endroit. Reste à savoir où et quand pour son territoire. Les différentes formes d’offices de tourisme mobile sont aussi à faire correspondre à la caractéristique du territoire et des moyens humains disponibles. Clairement l’office de tourisme mobile n’est pas une solution adaptée à tous. Consultez un exemple de mise en oeuvre parmi d’autres, celui du Mobile Tour ÔLim sur les routes du Haut Limousin.

L’office de tourisme mobile est une des solutions et beaucoup de questions se posent : quelle réelle valeur ajoutée, quel coût, quel impact dans les ressources humaines, quelle image sur le territoire… ?

2021, Mettre en place un OT Mobile : les questions à se poser

Quelques années après l’avènement des offices de tourisme mobiles, ce dispositif d’accueil séduit toujours. De nombreux projets se construisent pour l’été 2021. Alors, dans le cadre du projet NOTT, un groupe de travail s’est formé début mars pour creuser le sujet et plus précisément pour mettre en avant les bons ingrédients et permettre une mise en place optimale. En effet, aujourd’hui, l’office de tourisme mobile apparaît comme une solution miracle et séduisante pour les OT, les élus et le territoire mais dans la pratique le résultat peut être mitigé si  :

  • la mise en place n’est pas étudiée, inscrite et organisée dans la globalité de la stratégie d’accueil du territoire
  • ce n’est pas co-construit avec les différents acteurs (l’équipe, les socio-pros, les élus…)

Pour favoriser la réussite de votre projet, nous vous proposons à travers cet article, un mélange d’apprentissages et de retours d’expérience de 3 Offices de tourisme qui ont marqué les débuts de ce dispositif d’accueil (Côte Landes Nature Tourisme avec son Van’iti, l’OT de la Vallée de la Dordogne avec son Tub et l’OT de Dinan avec sa Zoé) et de solutions, d’idées et de partage du groupe de travail.

2016, réflexion sur « l’Office de tourisme mobile du futur »

Le Bacalab « Office de tourisme mobile du futur » a été organisé par la MONA et AEC le 27 janvier 2016, en ouverture de la rencontre du réseau « Révolution de l’accueil – saison 2 ».

Les Bacalabs sont des ateliers de créativité réunissant des « experts métiers » et des « offreurs numériques » autour d’un enjeu bien identifié.
Imaginés par l’AEC (Agence Aquitaine du Numérique), les Bacalabs ont pour objectif objectif d’imaginer ensemble les services numériques de demain pour :
– Offrir une réponse adaptée aux besoins numériques des Aquitains,
– Permettre aux entreprises aquitaines des filières numériques de développer des services ciblés, innovants, susceptibles de trouver rapidement et durablement leur marché.

Quel impact a l’Office de tourisme mobile sur le rapport aux visiteurs ?

La rapport entre le public et le professionnel de l’OT est-il différent lorsque l’OT est mobile et vient au-devant des touristes ?

  • Le rapport n’est pas du tout le même, les touristes sont plus détendus (ils sont moins dans une posture utilitariste). Importance d’être là où sont les touristes. Le choix du lieu est crucial pour rencontrer le succès : les sorties de plages ne sont pas les meilleurs endroits car les gens ne font que passer. Idem pour les marchés, mieux vaut se situer un peu en marge des marchés.
  • Attention, souvent les gens veulent des conseils à partir de l’endroit où ils se trouvent.

Les évolutions possibles

La vente sur place ?
C’est possible mais il ne faut pas s’attendre à des gros chiffres d’affaire.
Problème logistique pour certaines solutions : triporteurs par exemple.
Concernant la billetterie pas impossible mais demande une connexion Wifi, la possibilité d’imprimer les billets sur place.
La question du commerce touristique ambulant est intéressante mais le choix des produits est essentiel.

L’OT mobile comme hub Wifi
A Saint Nazaire, l’OT mobile est devenu un point iMobile, l’OT se transformant alors en borne Wifi mais nécessité d’avoir une connexion 3G, ce qui n’est pas le cas partout.

La gamification pour désacraliser l’Office de Tourisme
L’OT mobile s’accompagne d’une application quizz sur un quartier pour informer de manière ludique les touristes sur le quartier en question. -> ouvre la question de la gamification autour de l’OT mobile. Exemple du Guide Bordeaux Safari qui a une approche originale, proche de celle des GPS déroutant, de la visite touristique d’un lieu, d’une ville.

Comment communiquer envers les publics qui « ont peur » d’un OT ?
Faire de l’OT mobile un « camion bons plans » qui proposerait aux touristes des alternatives décalées par rapport à ce qui peut être proposé dans les OT classiques.
Saint Jean de Monts a organisé des rencontres dans un café un jour donné de la semaine afin de faire rencontrer des touristes et des gens du territoire autour des « bons plans », des visites différentes sur le territoire. Les gens veulent de l’humain, mais avec un rapport différent que celui trop institutionnel des OT fixes. Valoriser le « petit plus » auquel le touriste est attaché et qu’il ne trouve ni dans les guides ni sur internet.
L’idée de faire de l’OT mobile un « événement » est intéressante : une sorte de tiers-lieu mobile, proche de l’idée de pop-up stores mais nécessite une certaine logistique.

Vers des tiers-lieux éphémères et mobiles ?

La dernière partie du Bacalab a permis d’imaginer un office de tourisme mobile évènementiel, qui se transforme en tiers-lieu éphémère. Ici, l’objectif ne sera plus forcément de faire du nombre en termes d’information touristique mais plutôt de proposer aux visiteurs une expérience dans un lieu étonnant, avec un moment de détente et d’échange avec des locaux, qu’ils soient experts de l’office de tourisme ou habitants.

Les caractéristiques de ce lieu éphémère :
– transportable facilement
– créant l’évènement : le tiers-lieu éphèmère va exister sur un lieu agréable attractif : un bord de rivière, une cour de château, une place de village?
– désinstitutionnalisé : on a plus l’impression de rendre visite à quelqu?un que de se rendre dans un office de tourisme.
– attractif
– léger
– adapté à l’environnement et aux circonstances
– identitaire au territoire
– un nom non marqueté et non institutionnel : comme Vaniti, le marchand de bons plans
– utile et pratique
– service : électricité, wifi, et impression
– dans certains cas, un tiers lieu
– information et conseil touristique : bons plans
– jeux (de type Bordeaux Safari) ou Quizz
– jeux physiques
– esthétique

> Bacalab 2016 - Office de tourisme du futur

Découvrez la note du Bacalab 2016 « Office de Tourisme du futur » rédigée par Alexandre Bertin, AEC et Jean-Luc Boulin de la MONA.

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> Offices de tourisme et Tiers-lieux

Découvrez le deuxième Bacalab de 2016 sur les Offices de tourisme inspirés par les tiers-lieux

Lire l'article

Le boom des offices de tourisme mobile 2013-2016

Qui n’a jamais croisé un épicier ambulant, un glacier sur son vélo… apporter le service via la mobilité n’est pas quelque chose de nouveau ou d’innovant et bon nombre d’offices de tourisme utilisent l’accueil mobile lors de manifestation ou encore sur des marchés. Des exemples ont été présentés lors de la journée MONA « Révolution de l’accueil – Saison 1 » en 2014 : au Cap d’Agde, à Toulouse et à Sète. Cependant, à partir 2014, les expériences d’offices de tourisme mobiles se sont multipliées en France et à l’international.
A l’occasion de la saison 2 de la journée Révolution de l’accueil, qui s’est déroulée le 28 janvier 2016 à Bordeaux, plusieurs expériences ont été présentées lors d’une table ronde avec des videos à retrouver sur cette playlist :

 

Une formation dédiée en 2015, 2016 et 2017

Objectifs de la formation et de l’accompagnement Office de tourisme mobile :

  • Intégrer son projet d’OT mobile à sa stratégie d’accueil hors les murs
  • Identifier les clés de réussite et les points de blocage du projet d’accueil mobile
  • élaborer une feuille de route pour le déploiement du projet
  • faire de son projet une action identitaire et singulière

Exemple de déroulement pédagogique

  • Pourquoi l’OT mobile : contexte et premières expériences. Benchmark.
  • Les objectifs de votre projet
  • Mapping des OT mobiles
  • Les points de vigilance et l’expérimentation
  • Votre office de tourisme mobile est unique
  • Rôles, postures et attitudes
  • Un projet intégré à sa stratégie SADI
  • Un projet qui se défend en interne et en externe

Une enquête sur l’office de tourisme mobile dès 2014

Au cours de l’été 2014, la MONA a lancé une enquête auprès des Offices de Tourisme ayant déployé un office de tourisme mobile. 16 d’entre eux ont participé à l’enquête et les enseignements en sont intéressants à plusieurs niveaux :

  • ils permettent de dresser une nomenclature des offices de tourisme mobile, entre les offices de tourisme déportés, l’accueil mobile à pied ou l’accueil mobile avec un véhicule ;
  • ils permettent de mieux comprendre les réactions parfois surprises des usagers et donnent des pistes pour être bien identifié ;
  • ils mettent en avant l’importance de l’originalité de l’outil employé en mobilité qui est un atout primordial. Car l’office de tourisme mobile, c’est avant tout du street marketing !

La présentation de l’enquête faite aux Rencontres du Tourisme de Brive le 19 novembre 2014 :

> Les résultats de l'enquête

Analyse de l’enquête « Office de tourisme mobile » – été 2014

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