L’organisation touristique territoriale : pourquoi, comment ?

S’engager dans la structuration touristique de son territoire, voilà une aventure ambitieuse !

Hier, elle était entreprise volontairement par de nombreux territoires pour faire face aux mutations du secteur touristique, impulsée par les politiques publiques. Rendue obligatoire par la loi NOTRe à partir de 2017, elle n’en reste pas moins un projet qui doit se construire en partenariat, à l’échelle d’un territoire, et sur le long terme.

La structuration, c’est la base, le fondement de toute stratégie territoriale. Une étape qui peut prendre un an, deux ans, trois, à ne surtout pas négliger ! Construire un projet commun autour de grandes lignes stratégiques et politiques. Imaginer une gouvernance sur-mesure pour mon territoire. Définir le meilleur statut juridique pour mon office de tourisme. Mettre en place un lien de confiance et de réciprocité entre mon office de tourisme et ma collectivité. Assurer juridiquement une structure, sur les plans du droit social, de la commercialisation. Bâtir un budget en fonction de mes besoins et de mes ressources. Orchestrer une équipe pour mener à bien le projet. Organiser ces ressources en fonction des caractéristiques de mon territoire.

C’est parti pour la professionnalisation des structures et des acteurs touristiques ! Ces étapes se poursuivent tout au long de la vie de la structure : management d’une équipe, pratiques de collaboration, définition d’une stratégie d’accueil, de relation client et d’accompagnement des socioprofessionnels, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, démarches de progrès.

La MONA, dans le cadre des missions qui lui sont confiées par la région Nouvelle-Aquitaine, accompagne les offices de tourisme et les territoires dans ce chantier, de la construction des bases de leur organisation, à la définition et mise en place des stratégies.

Petite histoire de la structuration touristique

Depuis le premier janvier 2017, le visage du tourisme institutionnel local a profondément changé. Le nombre d’offices de tourisme  décroit de façon spectaculaire, et les formes et missions de ces organismes se diversifieront toujours plus. Cette évolution n’est cependant pas une révolution, mais une étape majeure dans l’appropriation du développement touristique local par les collectivités engagée depuis 25 ans.

1964 : Première forme municipale de l’office de tourisme avec la promulgation de la loi sur les stations classées. Le législateur y définit la notion d’office municipale du tourisme (OMT). En dehors de ces îlots touristiques, on reste sur la logique de syndicats d’initiative ou offices de tourisme associatifs, sans prise en compte par les communes.
1992 : la loi Mouly donne pour la première fois à la collectivité la possibilité de créer un office de tourisme.
2004 : loi sur les responsabilités locales : dans l’esprit du législateur, l’office de tourisme est par défaut un EPIC, c’est à dire un office de tourisme de statut public, dans lequel les élus ont la majorité politique. Depuis 2004, les évolutions permettant un transfert à l’intercommunalité ont été nombreuses.
2015 : La loi NOTRe généralise à l’ensemble du territoire ce qui est déjà appliqué dans plus de la moitié des EPCI. La promotion touristique au sens large (accueil, information, promotion, coordination) est une compétence de niveau communautaire. Le développement touristique et la taxe de séjour ne sont pas transférés par la loi, mais la réflexion stratégique territoriale à l’échelle communautaire devient une logique incontournable.
2019 : La loi engagement et proximité assouplit la loi NOTRe pour les stations classées de tourisme.

Retrouvez l’histoire de la structuration touristique en Nouvelle-Aquitaine en un article

Raisons et opportunités d’une structuration

La disruption des organismes locaux de tourisme est en partie liée au développement du numérique et à l’irruption de nouveaux acteurs dans la chaîne de production touristique (Booking, AirBnB,…). Elle fait perdre aux organismes locaux de tourisme des pans de métiers sur lesquels ils avaient jusqu’alors une certaine exclusivité. En parallèle, le tourisme est pris en compte de manière croissante dans l’économie et le développement local. Il devient peu à peu un enjeu dans les politiques publiques, bien que la problématique de baisse des fonds publics soit réelle. Les évolutions du monde du travail incitent également à repenser les modèles d’organisation, vers une coopération plus forte, vers une implication renforcée des salariés comme des acteurs locaux.

Les territoires touristiques doivent repenser leur organisation et inventer de nouveaux modèles. La structuration touristique, impulsée ou imposée par les politiques publiques, doit être une opportunité dans cette réflexion.

Lire l’article –Les clés et leviers pour aider les organismes de gestion de la destination à agir durablement – Charlotte Emery – Éditions Espaces – Mars 2022

Lire l’article – En Nouvelle-Aquitaine, le mouvement de structuration s’accélère, Dossier Réforme territoriale et tourisme – Jean-Luc Boulin et Charlotte Emery – Editions Espaces – Octobre 2016

La boîte à outils sur l’organisation touristique

La MONA met à disposition du réseau de nombreux outils pour l’accompagner dans l’organisation touristique de son territoire. Vous trouverez dans cette rubrique des cadrages réglementaires, des fiches techniques, ainsi que de nombreuses présentations et retours d’expériences. De quoi nourrir la réflexion et piocher des bonnes pratiques auprès des collègues.

> La boîte à outils 'Organisation touristique' de la MONA

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